Comment Freud et Lacan interprètent-ils le récit de Caïn et Abel ? Quels concepts psychanalytiques leurs analyses mettent-elles en lumière ?
Freud et Lacan, deux figures majeures de la psychanalyse, ont interprété le mythe de Caïn et Abel de manière différente, mais leurs analyses mettent en lumière des concepts psychanalytiques fondamentaux.
Freud, dans "Totem et Tabou", voit dans le fratricide de Caïn un reflet du meurtre symbolique du père primordial par les fils. Ce meurtre, motivé par la jalousie et la rivalité pour l'amour de la mère, a selon lui engendré le sentiment de culpabilité et l'interdit du meurtre, ainsi que le complexe d'Œdipe, qui décrit la rivalité du fils envers le père.
Lacan, quant à lui, s'intéresse à la notion de l'Autre dans le mythe. Il voit Caïn comme un sujet qui ne parvient pas à accepter la différence d'Abel, et qui, incapable de s'identifier à un Autre réel, le détruit. L'histoire met en évidence la relation entre l'imaginaire et le symbolique. Le meurtre d'Abel serait un échec du sujet à intégrer l'Autre dans l'ordre du symbolique, ce qui engendre un sentiment de culpabilité et de solitude.
En conclusion, Freud et Lacan proposent des lectures différentes du mythe de Caïn et Abel, mais toutes deux mettent en évidence des thèmes fondamentaux de la psychanalyse, comme le complexe d'Œdipe, la rivalité fraternelle, la notion d'altérité, le narcissisme et l'ordre symbolique.
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