Aller au contenu

Clotilde Leguil explore le traumatisme de guerre et le consentement avec Freud et "Voyage au bout de l'enfer"

Dans "L'inconscient" sur @franceinter, Clotilde Leguil explore avec Freud et "Voyage au bout de l'enfer" le traumatisme de guerre, le consentement forcé et ses effets psychiques. Un voyage fascinant au cœur de l'indicible. #psychanalyse #traumatisme #consentement

Dans son émission "L'inconscient" sur France Inter, la psychanalyste et philosophe Clotilde Leguil nous emmène dans un voyage fascinant au cœur de l'inconscient, des rêves et des cauchemars, à travers le prisme du traumatisme de guerre. En s'appuyant sur les théories de Freud et le film de Michael Cimino "Voyage au bout de l'enfer", elle explore les notions de consentement et de forçage du consentement face à l'expérience traumatique de la guerre.

L'irruption de la Première Guerre mondiale a eu un impact décisif sur la théorie psychanalytique. C'est en effet cet événement tragique et dévastateur qui a conduit Freud à découvrir une nouvelle dimension de l'inconscient à travers les cauchemars des soldats traumatisés. L'expérience de la guerre, ce réel inassimilable, a poussé Freud à réviser sa conception du traumatisme psychique.

Clotilde Leguil souligne que parler du traumatisme de guerre permet d'avancer dans l'exploration du consentement à travers cette épreuve de l'invivable. Explorer le consentement et son rapport avec l'inconscient, c'est aussi explorer le forçage du consentement et la confrontation radicale avec une situation à laquelle le sujet ne peut répondre, une situation qui fait effraction.

Le film "Voyage au bout de l'enfer" de Michael Cimino illustre de manière saisissante cette expérience traumatique. La scène mythique de la roulette russe, où Nick (Christopher Walken) est forcé de jouer à se tuer face à son ami Mike (Robert De Niro), montre ce moment où le sujet cède à la situation, où il franchit la limite du sentiment de la vie. Nick, en cédant sous la contrainte, bascule du côté de la mort à jamais.

Clotilde Leguil explique que céder à la situation dans cette mauvaise rencontre n'est en rien y consentir. Le sujet est exposé à une épreuve qu'il ne peut vivre sans perdre quelque chose de son corps, de son être, de ses mots. Il est confronté à ce à quoi il n'a jamais été préparé et qui le fait tomber dans un trou noir, celui du traumatisme.

Les effets psychiques de la guerre sur les soldats ont amené Freud à revoir sa théorie du rêve. Le cauchemar des traumatisés de guerre ne peut plus être seulement la réalisation déguisée d'un désir refoulé. Il y a aussi cette compulsion de répétition inexplicable, ce retour énigmatique du trauma au cœur de la nuit.

Clotilde Leguil souligne que la psychanalyse permet de revenir de l'événement traumatique par la parole, le déchiffrement, la confrontation à l'indicible. C'est un processus long et difficile, car le récit du trauma est fragmenté, troué. Mais se confronter à ce qui reste de l'expérience où on a cédé à la situation, c'est aussi se donner une chance d'en revenir et parfois même de transformer sa fragilité en un point depuis lequel le désir de vivre peut renaître.

Cette émission passionnante nous invite à réfléchir sur les liens entre traumatisme, inconscient et consentement, à travers le prisme de la guerre et de la psychanalyse. Elle nous montre comment l'expérience traumatique peut faire effraction dans le psychisme et laisser des traces indélébiles, mais aussi comment la parole et l'analyse peuvent permettre de s'en libérer.

Dernier