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La pleine conscience : une approche psychanalytique pour gérer le stress et l'anxiété

La #pleineconsience, une approche inspirée de la #psychanalyse pour mieux gérer le #stress et l'#anxiété. Cultiver le moment présent avec bienveillance !

La pleine conscience, ou mindfulness, est une pratique de plus en plus populaire pour réduire le stress et l'anxiété. Elle trouve ses racines dans les traditions bouddhistes mais a été adaptée à un contexte laïc et thérapeutique. D'un point de vue psychanalytique, la pleine conscience permet de mieux comprendre et gérer ses émotions et pensées.

La pleine conscience consiste à porter son attention sur le moment présent, sans jugement. Il s'agit d'observer ses sensations, émotions et pensées avec bienveillance et curiosité. Cela permet de prendre du recul par rapport à ses ruminations anxieuses et de ne pas se laisser submerger par le stress.

D'un point de vue psychanalytique, la pleine conscience aide à développer la capacité d'insight, c'est-à-dire la compréhension de soi. En observant le flux de sa conscience, on apprend à mieux connaître son monde intérieur. On identifie ses schémas de pensée récurrents, souvent inconscients et sources de souffrance.

La pratique régulière de la pleine conscience renforce le Moi, cette instance psychique qui régule les pulsions et les émotions selon le principe de réalité. Un Moi fort est capable de tolérer les affects négatifs sans être débordé. Il ne cède pas aux mécanismes de défense immatures comme le déni ou la projection.

La pleine conscience développe une "conscience observatrice" qui prend de la distance avec les pensées et émotions. Cette position méta est proche de celle de l'analyste qui écoute avec attention flottante. Elle permet d'accueillir l'expérience sans réagir de façon impulsive ou excessive.

Les exercices de pleine conscience mettent souvent l'accent sur les sensations corporelles, comme la respiration. Cela contribue à restaurer le lien entre le corps et l'esprit, souvent perturbé dans les états de stress. Le corps n'est plus vécu comme une source de tensions mais comme une base de sécurité et d'apaisement.

En pleine conscience, le pratiquant est invité à ne pas se laisser entraîner par ses pensées, mais à les laisser passer comme des nuages dans le ciel. Cette image évoque le concept bouddhiste d'impermanence : tout est éphémère, y compris les états mentaux. Ce qui apparaît finit toujours par disparaître, il est donc inutile de s'y attacher.

Cette philosophie de non-attachement rejoint certaines idées de la psychanalyse. Pour Freud, une part de la souffrance humaine provient du "principe de plaisir" qui nous pousse à vouloir prolonger les expériences agréables et éviter tout déplaisir. En acceptant l'impermanence, on renonce à cette quête impossible de plaisir constant.

La pleine conscience permet de s'affranchir de l'idée qu'il existerait un état "idéal" à atteindre. On s'autorise à ressentir toute la palette des émotions humaines, sans chercher à tout prix le bien-être. On accepte la réalité telle qu'elle est, avec ses joies et ses peines. C'est paradoxalement en renonçant au fantasme de bonheur parfait qu'on trouve la sérénité.

La bienveillance est une qualité centrale dans la pleine conscience. Il s'agit de cultiver une attitude d'ouverture, de tolérance et de gentillesse envers soi-même et les autres. Cela aide à se libérer du sur-moi sévère et culpabilisant qui juge en permanence nos actions et pensées.

En psychanalyse, on considère que cette instance surmoïque se construit en intériorisant les interdits et exigences parentales lors de la résolution du complexe d'Œdipe. Grâce à la pleine conscience, le surmoi peut s'adoucir et devenir une force bienveillante qui encourage et valorise, plutôt qu'une voix critique et destructrice.

La pleine conscience ne cherche pas à faire disparaître les pensées négatives, mais à changer notre relation à elles. On les accueille comme des événements mentaux parmi d'autres, sans leur accorder une importance démesurée. Ainsi, elles perdent leur pouvoir d'envahir la conscience et de générer des émotions difficiles.

Cette attitude de défusion cognitive rappelle le travail analytique sur les pensées automatiques et les croyances irrationnelles. Le patient apprend à repérer ces schémas mentaux inadaptés et à s'en désidentifier. Il réalise qu'il n'est pas ses pensées, et qu'il peut choisir de ne pas les écouter.

La pleine conscience est donc une pratique précieuse pour gérer le stress et l'anxiété au quotidien. En cultivant l'instant présent, l'acceptation et la bienveillance, elle permet de mieux vivre avec ses émotions et pensées. Elle représente un outil complémentaire intéressant pour la psychanalyse et la psychothérapie en général.

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