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L’Impact des Environnements à Forte Criminalité durant l'Enfance sur la Pensée Dichotomique : Une Étude Sociopsychologique Japonaise

Nouvelle étude révèle un lien entre un passé marqué par la forte criminalité durant l'enfance et le développement de la pensée dichotomique. Ces résultats suggèrent que nos environnements précoces façonnent notre façon de voir le monde, bien au-delà de l'enfance. #Psychologie

La façon dont les gens perçoivent et classent leur environnement est intrinsèquement liée aux défis sociétaux complexes auxquels ils sont confrontés. Une méthode courante pour simplifier notre appréhension du monde est la pensée dichotomique. Cette forme de pensée catégorise les expériences et les objets du monde avec simplicité, les réduisant souvent à des dualités telles que bon ou mauvais, sûr ou dangereux. Ce type de raisonnement, bien qu'efficace dans des environnements dangereux et limités en ressources, peut être davantage le produit de circonstances de vie difficiles dans la petite enfance que celles d'aujourd'hui.

Les auteurs de l'étude, Mieda, Yoshino et Oshio, ont étudié le lien possible entre les différences individuelles en matière de raisonnement dichotomique et les taux élevés de criminalité pendant l'enfance, en tant qu'indicateurs de la dureté de l'environnement. L'étude utilise une vaste base de données collectée auprès de 41 284 résidents japonais pour évaluer la pensée dichotomique et potentiellement influencer les environnements de vie passés et présents à forte criminalité.

Le concept de pensée dichotomique s'articule autour de trois sous-échelles : la préférence pour la dichotomie, la croyance dichotomique et la pensée profit-perte. La préférence pour la dichotomie fait référence à la tendance à préférer la netteté à l'ambiguïté, la croyance dichotomique indique une croyance en une classification binaire du monde, et la pensée profit-perte exprime une motivation à obtenir des avantages et à éviter les inconvénients.

Pour comprendre cette relation, les chercheurs ont établi une distinction entre les environnements à forte criminalité de la petite enfance et ceux que connaissent actuellement les participants. L'environnement à forte criminalité de l'enfance a été associé à la pensée dichotomique, en particulier dans les domaines de la préférence pour la dichotomie et de la pensée en termes de profit et de perte, mais pas pour la croyance dichotomique. En revanche, le niveau actuel de criminalité n'a pas montré de corrélation significative avec ces traits de pensée.

Cette corrélation entre une enfance passée dans un environnement à forte criminalité et la pensée dichotomique soutient le modèle évolutionniste du développement, qui propose que les stress chroniques façonnent les styles cognitifs des enfants pour qu'ils s'adaptent à leur environnement. Des recherches antérieures révèlent que les traits de personnalité liés à la pensée dichotomique, tels que le narcissisme, les troubles de la personnalité et le comportement antisocial, sont fréquemment observés dans des contextes difficiles. L'étude suggère que ces traits peuvent, en partie, résulter de l'environnement hostile rencontré pendant l'enfance.

Cela signifie que la pensée dichotomique est probablement un mécanisme d'adaptation développé en réponse à des environnements difficiles, et que le stress et les dangers quotidiens associés à une forte prévalence de la criminalité dans l'enfance peuvent stimuler son développement. Toutefois, la variance expliquée par cette relation est relativement faible, ce qui souligne le fait que la pensée dichotomique est influencée par un large éventail de facteurs, notamment génétiques et environnementaux.

En synthèse, les résultats de l'étude indiquent que les critères de criminalité élevée pendant l'enfance sont positivement associés à la pensée dichotomique, alors que ceux de l'environnement actuel ne semblent pas avoir d'impact sur cette même pensée. Ce résultat est crucial pour comprendre l'interaction potentielle entre l'adaptation individuelle aux environnements passés et présents, et les implications pour la santé publique et la sécurité sociale. Bien que cette étude ne puisse pas établir de causalité directe, elle établit un lien entre les taux élevés de criminalité dans l'enfance et la tendance à la pensée dichotomique, ce qui implique que la pensée dichotomique pourrait être liée à des inadéquations développementales entre les environnements passés et présents.

Source : Association Between Individual Differences in Dichotomous Thinking and Current and Childhood High-Crime Environments

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